Seule, comme la Seulles
Seule,
Comme la Seulles,
Seule,
Elle longe et s'immisce
Au large des toits sans artifice
Appauvris avec préjudice.
Seulles,
Tu te souviens
Des guerres, des va-vient,
De ces hommes aspirant le bien,
De chaque côté d'elle seule,
Seulles.
Éloignée,
Des bottes piétinée,
Parfois asséchée.
Seulles, tu n'es pas épargnée !
Tu as transporté
Le sang des emportés.
Seulles,
Je te vois magnifique
Alimenter les arbres de ta clique
Être chère et symbolique
Aux habitants de tes villages historiques
Au détriment de toi, misant sur l'économique !
Seulles,
Tu es bien isolée,
Même peinée.
Je te vois, tu te sens observée.
Mais jamais regardée.
Ignorée comme t'es.
Seulles,
Quelle haine,
Tes villages ont mauvaise veine
Souhaitant aux autres leur plus belle peine.
Ils propagent la haine
Plus vite que ton ruisseau déferlerait dans les plaines.
Seulles,
Dans mon reflet
Je vois un jeune anglais,
Puis une femme épuisée
Lavant son linge dans ton eau éclairée
Avec ces remparts et ce moulin délabrés.
Seulles,
C'est toi qui me raconte ton histoire.
L'eau se souviendrait de tout et ne servirait qu'à boire
Elle pourrait nous émouvoir
Sans s'en apercevoir
Dans ses courants aléatoires.
Ne t'assèche pas, s'il te plaît
Continue de couler comme il te plaît
Mais n'emporte plus de membres amputés
Déferle plutôt la paix
La sérénité
Sur tes villages troublés.
aarth, août 2024